Philippe Ciaparra

D'un univers intérieur...

 

 

    

 

 

Dans mes souvenirs, j'ai toujours été fasciné par le moment précis où une part d'abstraction nécessaire s'impose au réel et me pousse à l'acte photographique. Cela naît sans m'avertir ; mon regard se soustrait au réel, se confond avec mon univers intérieur.
Dans les photographies présentées ici, j'essaie de donner forme à l'essentiel de ce monde aux thèmes récurrents. Que je pose mon regard sur un corps, un site urbain ou extra urbain, ce moment apparaît lorsque la sensation de plénitude visuelle se fait ressentir au plus fort de moi. Un axe central s'impose, afin de donner un sens à ce qui l’entoure, une lumière grise et diffuse, une composition se dessine, des lignes de fuite se tracent.
Si les lieux que je photographie sont vides d'humanité, la présence humaine se ressent dans un hors-cadre indéfini. Pour chacune de ces photographies, je me retrouve dans une correspondance de lumière, d'un éventail de nuances aussi large que possible, baignant tantôt dans les contours et les volumes d’un corps, tantôt dans une ambiance urbaine.
Autant de moyens par lesquels je cherche à exprimer ce à quoi l'être humain n'échappe pas : la solitude et, dans l'essence, l'infini.
Mon but est d'atteindre par cette démarche un niveau de non-pensée et de méditation qui me permettrait d'évoquer un espace visuel mental, alors soumis à mon imaginaire, capable dès lors de fuir le sens premier des choses, je me fais voile du réel et là s'opère, par-delà mon univers intérieur, un singulier dédoublement de ma personne.
Ainsi, je me surprends à me regarder...
Philippe Ciaparra,